Un des premiers aspects importants s’est vite concrétisé dans la volonté d’être un projet dans lequel chacun aurait son mot à dire.

 

Meet & Greet

STUMP!

La rencontre

On s’est rencontré au Jazzstudio où nous étudions il y a quelques années. L’idée était à la base de jouer les démos qu’Anthony (chanteur-guitariste) composait sur son ordi et dont il ne savait pas exactement quoi faire. Au final, on s’est vite rendu compte qu’une envie commune de faire quelque chose de plus grand avec le projet naissait dans chacun d’entre-nous. A cause du covid, le groupe a mis du temps à se lancer véritablement mais une fois que les choses se sont débloquées on a commencé à s’y mettre sérieusement. Un des premiers aspects importants s’est vite concrétisé dans la volonté d’être un projet dans lequel chacun aurait son mot à dire et apporterait son lot d’idées et d’influences. C’est certain que ce n’est pas toujours évident à gérer entre nous mais c’est quelque chose qui nous tient réellement à coeur et qui permet parfois d’arriver à des mélanges surprenants. En quelques années le groupe a déjà pas mal évolué, rien qu’au niveau de nos goûts. On est parti d’un truc très rock alternatif avec des influences comme Radiohead pour arriver à un cocktail post-punk psychédélique et indie quand on a commencé à écouter des groupes comme Squid ou Spirit of the Beehive. Au final, on continue encore à chercher car on aime à penser que notre musique évolue et s’affine continuellement vers quelque chose qui nous ressemble de plus en plus.

«Un des premiers aspects importants s’est vite concrétisé dans la volonté d’être un projet dans lequel chacun aurait son mot à dire.»

Le nouveau single

«Hot Wheels» est une chanson qui a vu le jour dans l’ambiance estivale de la chambre d’Antho. Il a écrit et composé la base de la chanson en une seule journée, un truc très spontané. Ensuite, nous l’avons réarrangée et affinée en tant que groupe, en apportant de nouvelles idées et perspectives à la chanson. C’est un morceau qui aborde le thème de l’influence sociale, en prenant la perspective d’un individu qui est entouré d’amis passionnés par la personnalisation des voitures, le tuning. Il se rend compte que ses propres goûts sont fortement influencés par son groupe d’amis, au point de suivre un chemin qui ne lui correspond peut-être pas vraiment. C’est une réflexion sur la difficulté de s’affranchir des normes sociales et des attentes de son entourage, même lorsque l’on sait que cela peut être toxique. C’est aussi une exploration humoristique de ces sentiments paradoxaux, on est fort attachés à son aspect “fun” et un peu enfantin. Elle représente pour nous une étape importante dans notre évolution en tant que groupe et notre désir de créer de la musique qui soit à la fois significative et divertissante.

La scène

Jouer sur scène devant un public est toujours un moment particulier, particulièrement dans l’aboutissement que cela représente en tant que groupe. Tu passes des mois à répéter tes morceaux, bien caché dans ton local de répèt un peu sombre et puis en coup te voilà devant pas mal de gens avec des lumières dans la face, à devoir assumer. C’est à la fois stressant, super stimulant et gratifiant quand cela fonctionne et que les gens comprennent ce que tu essaies de faire. Bien sûr il y a toujours de l’appréhension de notre part mais jusqu’à présent on a eu quasiment que des bonnes expériences. Les gens dansent, chantent et se lancent même dans des pogos quand les morceaux s’y prêtent. C’est pratiquement la meilleure récompense que tu peux avoir pour un groupe comme le nôtre et ça nous met vraiment en confiance, ce qui nous permet de donner encore plus, nous encourage à expérimenter davantage et à repousser nos limites. On a probablement encore beaucoup à apprendre mais on a l’air d’être sur la bonne voie. On a également la chance d’être à Bruxelles, qui est quand même une ville super propice à la musique alternative et offre donc plein de lieux pour les groupes comme nous qui se lancent. Puis on adore aller voir des concerts et on apprend beaucoup en regardant tous ces autres groupes jouer.

«C’est pratiquement la meilleure récompense que tu peux avoir pour un groupe comme le nôtre et ça nous met vraiment en confiance.»
«Chacun vient à la base d’un univers musical propre, ce qui enrichit notre processus créatif et nous permet de ne pas recopier des schémas préétablis.»

Les influences

Notre son émerge de notre volonté de fusionner un large éventail d’influences musicales. Au sein de Stump! on est tous très mélomanes, chacun à sa manière. Rémy (bassiste) écoute beaucoup de hip-hop, Gaspard (batteur) est fortement orienté vers la musique électronique, Sorlan (guitariste-claviériste) est dans le jazz et la fusion, tandis qu’Arthur (guitariste-claviériste) et Anthony (guitariste-chanteur) sont plus attirés par l’indie rock, la dream pop et l’expérimental. Celà ne veut pas dire qu’il n’y ait rien qui nous rassemble musicalement, mais chacun vient à la base d’un univers musical propre, ce qui enrichit notre processus créatif et nous permet de ne pas recopier des schémas préétablis. Après, en fin de compte, on reste tous séduits par une bonne mélodie ou un riff de guitare qui claque, c’est le plus important

Comment voyez-vous l'évolution du marché ?

De nos jours, la plupart des musiciens cherchent à obtenir le son légendaire qui les a motivés à jouer de la musique. Inévitablement, les enregistrements classiques réalisés dans des studios de classe mondiale nous influencent et nous rendent nostalgiques. Il y a là quelques choses d’intrinsèquement créatif et inspirant. Au fond, beaucoup de musiciens et de producteurs utilisent des plugins parce que presque tous émulent du matériel vintage, conçu sur base de circuits originaux, avec de vrais composants électroniques, des tubes et des transformateurs. Les musiciens essaient d'imiter numériquement ce son caractéristique, malheureusement hors de portée financièrement pour la majeure partie. S’il existe aujourd’hui une sorte de fanatisme pour le son analogique, c’est bien pour une bonne raison ; Le son est meilleur !

Notre but chez Warm Audio est de proposer cette couleur et cette chaleur de son au plus grand nombre, afin de tirer profit au maximum du son analogique (même si ce n’est pas pour tous). Nous pensons que nos produits offrent vraiment la même qualité sonore que le matériel d'époque, voire mieux, et nous acceptons le défi d'être comparés aux meilleurs. Nous voulons qu'au lieu d'utiliser un préamplificateur, un compresseur ou un égaliseur virtuel, ils essaient d'en utiliser un vrai et voient si cela change leurs mixages et leur approche.

«La vague post-punk anglaise ? Bizarrement, ça n’a pas vraiment pris en Belgique et on se dit qu’on a donc peut-être un créneau à prendre, même si notre volonté n’est pas de recopier ce que des groupes londoniens faisaient déjà il y a 5 ans.»

Comme on le disait, on écoute tous plein de choses différentes et c’est la somme de celles-ci qui alimente notre musique. Après, il y a quand même quelques éléments qui sortent du lot, notamment la vague post-punk anglaise de ces 5-6 dernières années, même si celle-ci se repose parfois trop sur ses acquis et commence doucement à saturer. Bizarrement, ça n’a pas vraiment pris en Belgique et on se dit qu’on a donc peut-être un créneau à prendre, même si notre volonté n’est pas de recopier ce que des groupes londoniens faisaient déjà il y a 5 ans. Ce qu’il est par contre intéressant de noter est qu’il y a dans toute cette mouvance post-punk un retour à quelque chose de très rythmique, très binaire. Ca s’inscrit forcément quelque part dans le sillon de la musique électronique, qui occupe une place énorme dans le paysage musical actuel, mais ça montre surtout que les gens ont à nouveau besoin d’une musique efficace, presque tribale, qui leur permet momentanément d’oublier à la fois leurs problèmes personnels et l’état du monde à plus large échelle. Elle prend son sens en même temps comme défouloir et comme lieu d’insouciance. De notre côté, c’est probablement ce qui nous pousse également à nous diriger vers elle, bien qu’on ne le conscientise pas directement.

«C’est à la fois psychédélique, binaire, froid, chaud, coloré, brut, etc.»

Bientôt l’EP
C’est un EP qui définit en quelque sorte les bases de ce que nous sommes. Les morceaux sont assez différents les uns des autres et représentent notre éventail musical actuel. C’est à la fois psychédélique, binaire, froid, chaud, coloré, brut, etc. Ce qui unifie le tout se trouve peut-être dans notre volonté à rendre les morceaux “catchy”, tout en préservant leur complexité. C’est un vrai objectif pour nous : parvenir à faire passer des choses compliquées comme simples et évidentes. C’est ce qu’on a essayé de faire avec cet EP, et qu’on continuera à creuser dans le futur.

«What do you say ? c’était l’occasion de retravailler notre son en le rendant plus froid, plus direct et de poser les fondations du futur du groupe.»

What Do You Say ?
C’est un morceau super important pour nous parce qu’il représente une cassure avec ce que l’on faisait avant. Comme on l’expliquait, nos premiers morceaux sonnaient vraiment indie rock avec Radiohead comme grosse influence. Et bien que l’indie fasse toujours partie de notre adn, on avait envie de proposer quelque chose de plus moderne, de plus novateur. Du coup What do you say ? c’était l’occasion de retravailler notre son en le rendant plus froid, plus direct et de poser les fondations du futur du groupe. Du côté des paroles, le morceau aborde la question de l’aliénation, du contrôle et du sentiment d’impuissance que l’on ressent parfois face à tout ce que la société nous impose.

«On a aussi envie d’expérimenter de nouvelles façons de composer ensemble et de continuer à faire évoluer notre style et notre son.»

Le futur
Pour l’instant on taff à fond sur la sortie de notre EP, on est trop impatient de le présenter. On a quelques concerts de prévus et en parallèle, on va continuer à enregistrer un max de morceaux. On a aussi envie d’expérimenter de nouvelles façons de composer ensemble et de continuer à faire évoluer notre style et notre son. On a une tonne de démos déjà très cools qu’on va pouvoir fignoler, travailler pour, qui sait, peut-être bientôt vous présenter notre 1re album.


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En 2018, une nouvelle page s'écrit, Music Marker Report est le premier magazine digital en Belgique francophone destiné aux musiciens et aux techniciens du son. Il sera édité Trimestriellement et en plus, c'est Gratuit ! En 2020, Le site MusicMaker.Report ouvre ses portes afin de vous accueillir et vous offrir une meilleure accessibilité aux actualités

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