Rencontre avec John Mary Go Round, un artiste dont le parcours musical riche et varié nous plonge dans les racines profondes du rock’n’roll et du blues. À travers une discussion sans langue de bois, il nous partage son amour pour la musique, son expérience aux États-Unis, ses opinions sur l’industrie musicale actuelle et annonce ses projets futurs, dont le 1er festival de cigarebox guitare en Belgique !
Meet & Greet
John Mary Go Round
C’est qui John Mary Go Round ?
J’ai commencé la guitare vers 13-14 ans, et là, je m’apprête à souffler mes 60 bougies en février. J’ai arpenté pendant des années les scènes avec plusieurs groupes qui ont bien marché, mais me voilà aujourd’hui, avec mon projet solo, John Mary Go Round.
«J’ai vu Elvis à la télé, et ça a été une révélation. C’était ça que je voulais faire. »
Comment est venu votre amour pour l’amérique ?
Ça remonte au rock des années 50, à Elvis. Un dimanche après-midi, j’ai vu Elvis à la télé, et ça a été une révélation. C’était ça que je voulais faire. Les bagnoles, les fringues, tout est venu avec par la suite
En tant que compositeur, comment abordez-vous la création de thèmes pour vos chansons, et quelles sont les influences qui ont contribué à forger votre style ?
Quand je faisais du rockabilly ou de la country, c’était léger, ça parle de bagnoles et ce genre de truc. Mais depuis 6, 7 ans, je m’inspire de ma vie quotidienne, des choses qui m’arrivent. Des thèmes d’actualités, des petites histoires que je mets en musique.
«Les plateformes de streaming comme Spotify, c’est de l’arnaque. Je pige pas comment les artistes peuvent se prêter à ça.»
Vous avez beaucoup voyagé et vous avez surement des moments mémorables à nous raconter, si on devait en choisir un en particulier, ça serait lequel ?
Un jour en Floride, j’ai envoyé péter Jeff Beck. On était dans un café au Propaganda à Lake Worth et après le premier set, ce gars arrive, se dit être Jeff Beck et je lui réponds que je suis Napoléon. Plus tard, on réalise sur l’ordinateur que c’était bien lui, il habitait à Lake Worth. Ça, c’est du Rock’n’Roll. (rire)
En tant qu’artiste indépendant, comment percevez-vous le paysage actuel de l’industrie musicale
Je déteste l’industrie musicale actuelle. Les plateformes de streaming comme Spotify, c’est de l’arnaque. Je pige pas comment les artistes peuvent se prêter à ça. C’est lamentable, la pauvreté musicale dans laquelle on vit, et ça s’étend à tout, pas que dans la musique.
J’étais au conservatoire à l’époque et quand j’ai voulu m’inscrire au Royal, on m’a dit de ne pas m’inscrire à Mons parce que le niveau était tellement bas car les élèves étaient nuls, que mon diplôme ne servirait à rien. On m’a conseillé de m’inscrire à Bruxelles ou à Liège. C’est le nivellement par le bas.
«Invaders, c’est du très bon. En plus, c’est belge, wallon même !»
La cigare box.
La guitare cigare box, à l’origine, c’est fait avec de vraies boîtes à cigares. Ça ressort surtout pendant les périodes difficiles, où les gens fabriquent leurs propres instruments faute de moyens. Aux États-Unis, avec la taxe sur l’importation de cigares, les grandes boîtes étaient parfaites pour fabriquer des guitares, des banjos, tout ça.
Vous êtes endorssé par les amplis Invaders depuis plusieurs années, comment s’est passé cette rencontre ?
On s’est connu avec François grâce à un ami en commun qui me suivait en tournée. Ce dernier m’a parlé d’Invaders et François m’a proposé de devenir ambassadeur de la marque, et ça s’est fait naturellement. Niveau sonorité, après 60 ans de guitare, j’en ai essayé des amplis, et Invaders, c’est du très bon. En plus, c’est belge, wallon même !
«Aux États-Unis, malgré les préjugés, le public est super sympa. Peu importe le bord politique, ils sont accueillants, prêts à aider.»
Les États-Unis
Aux États-Unis, malgré les préjugés, le public est super sympa. Peu importe le bord politique, ils sont accueillants, prêts à aider. Musicalement, ils sont ouverts. Dans les cafés, ils mettent des chaises, les gens peuvent venir écouter. Ce qu’on perd ici en Europe, c’est les paroles. Les gens comprennent moins l’anglais, ils se concentrent plus sur le rythme, le groove, mais ils perdent le sens des paroles. Là-bas, non, les gens écoutent tout ça.
VLes projets pour 2024
En janvier, je repars aux États-Unis pour trois semaines, puis en Guadeloupe en février, et une tournée en Bretagne, Vendée, Suisse. En juin et octobre, deux départs aux États-Unis. Et surtout, je monte le premier festival de cigarebox guitare en Belgique à My, près de Ferrières, début septembre. Des vendeurs, des concerts, des trucs sympas.