Enfin un vrai collectif à Charleroi !
Fin février, en plein second confinement durant lequel la lumière d’espoir de revoir et refaire des concerts semble s’amenuiser au fur et à mesure des décisions gouvernementales, deux artistes carolos à l’expérience solide, Karl Deegler et Thomas ''Tagada'' Santagata, mettent sur pied un collectif à dimension humaine et collaborative.

Sa genèse avait déjà été évoquée au détour d’un bon verre, probablement dans un bistrot où ça sent bon le concert, les amis, la bière qui colle aux pieds et les os qui vibrent en rythme.

Mais comment lancer un collectif quand tout est fermé ? Il faut donc se réinventer afin de créer des synergies entre les artistes et promouvoir leurs différents projets qui se cachent derrière chacune de leurs interventions. La graine germe et devient le ‘’K-Rollectif 2.0’’, un collectif d’artistes collaborant chacun depuis chez eux à des reprises dont le fil rouge s’articule autour du Covid. Les vidéos fleurissent au fur et à mesure et le public est au rendez-vous.

De RATM à Cake, en passant par Noir Désir ou encore Guns n’ Roses, les vidéos rassemblent bon nombre de musiciens ne se connaissant pas forcément. Tagada fédère, gère les progressions et enregistrements individuels, synchronise et publie. Karl collecte toutes les vidéos, vérifie la qualité des enregistrements audios et vidéos, mixe et fait le montage définitif en y ajoutant les logos.

Le collectif grandit ! Le nombre de membres participatifs augmente ! Sans que cela devienne une structure officielle, fermée, dans laquelle il est difficile de rentrer, et impossible de sortir.
Cependant, pour participer aux vidéos, il fallait que les musiciens disposent d’un peu de matériel d’enregistrement. C'était une des contraintes principales.

Tagada :
"Nous voulions quelques choses qui rassemble les musiciens. Un projet dans lequel les gens adhèrent non pas par intérêt personnel, mais bien pour les valeurs et les principes qui y sont défendus. Bienveillance, collaboration, entraide, altruisme, union, encouragement, … "

Karl :
"Créer un collectif n’était pas pour moi une obligation, mais c’est plaisir, né d’un manque. On aurait pu traverser le Covid sans collectif … On aurait pu revenir à des jours meilleurs sans collectif. Cependant, le plaisir d’en créer un ajoute un dynamique et une plus-value à la ville.

Tagada m’a contacté et je n’ai jamais dit non à des propositions musicales qui me parlaient, me touchaient et étaient un véritable défi à relever. Je suis même assez ouvert de nature. La mise en commun de nos forces respectives me paraissait naturelle. Nous sommes complémentaires."

En quoi était-ce important de faire un collectif ?

Karl :
"C’était le bon moyen de retrouver les gens qui étaient actifs sur la scène avant le Covid et de leur proposer une alternative afin de créer de nouvelles dynamiques de rencontres et de promotions."

Était-ce important de participer à un collectif ?

Mickey Sandow (The Rock in Stones) :
"J'ai pris un plaisir de dingue à faire cette prise batterie (Yesterdays des Guns n' Roses).

Tagada et moi, nous nous connaissons depuis près de 20 ans, d'une époque où les cafés-concerts dans Charleroi étaient légions ! Karl est un ami aussi. Les jams, la passion de la batterie et de la musique font que nous avons un profond respect mutuel.

Leur projet m'a séduit de suite ! Cela m'a permis de faire de belles rencontres ! Jean-François, Sabine, Licio, David, Greg, ...

Le projet 2.0 est un peu à l'arrêt vu que la vie active a repris ''tout doucement'', mais le K-Rollectif est toujours bien présent dans la mémoire des gens et des participants. On l'a bien vu chez Fast Forward début septembre ! Quelle belle journée ! Les gens étaient heureux de se voir, de se revoir, de partager leur expérience et leurs idées."

Nicolas Cordier (Cinkao) :
"Bien sûr, surtout en période de Covid afin de garder le contact avec les amis musiciens ou bien de créer de nouveaux contacts. Cela a permis de catalyser les artistes isolés et de réfracter leur images en 2.0 dans une synergie collaborative de qualité."

En quoi le collectif vous a séduit ?

Nicolas Cordier (Cinkao) :
"Deux choses ; premièrement la qualité des morceaux proposés et la qualité des artistes ; deuxièmement, le travail de montage et de mixage que Karl a fait était d’excellente facture.
Sa vitesse d’exécution et sa réactivité ont permis d’entretenir la dynamique du groupe et la flamme artistique."

Qu’est-ce qui vous a plu dans les vidéos ?

Nicolas Cordier (Cinkao) :
"Le film sur Charleroi et la créativité des différents artistes malgré des moyens limités."

Didier Mac Angus :
"En tant que grand amoureux de la musique, j'ai pris un réel plaisir à écouter/voir les vidéos. Je dois vous avouer que j'étais même impatient de découvrir la suivante.
De plus, il faut se remettre quelques mois en arrière ! Il n'y avait plus rien !"

Pourquoi réduire la zone à Charleroi ?

Karl :
"Il y a déjà énormément de collectifs dans plusieurs villes environnantes.
A Charleroi, c’est une des dernières villes dans laquelle il n’y avait pas de collectif.
Il y a Charbon Actif, mais c’est plus à nos yeux du booking, de la programmation que de ‘l'entraide et de la synergie. Un collectif, c’est une association de plusieurs personnes, sans aucun but lucratif."

Nicolas Cordier (Cinkao) :
"La vie artistique est déjà bien riche à Charleroi et la demande était déjà forte. Plus de monde aurait été ingérable pour les créateurs (Tagada et Karl)."

Quel avenir pour le collectif ?

Karl :
"Le collectif vit par différentes initiatives qui en ont découlé. Les concerts, les jams, les soutiens inter groupes …. Tout cela se met tout doucement en place."

Tagada :
"Je pense qu'il faut désormais passer à l'étape suivante : Organiser des concerts collaboratifs avec deux ou trois groupes. Ensuite, soit on lui donne une structure officielle, soit on laisse l'initiative à chacun de construire et modifier le projet, comme un programme dans lequel chacun pourrait faire des modifications selon ses désirs, à partir du moment où c'est dans l'intérêt de tous. Karl et moi sommes certes à la manœuvre, mais les autres peuvent prendre les rênes dès qu'ils en ont l'occasion.
Je rêve de collaborations sur des enregistrements, d'entraide, et que chacun puisse aller soutenir les autres groupes et artistes dès qu'ils en ont l'occasion."


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