Il y a quelques mois, j’ai eu la chance de faire connaissance avec Nicolas et Kate sur le stand de nos amis de Guitar Division, lors du Guitar Summit de Mannheim (DE). Réflexion faite, je me dis que c’est quand même interpelant de rouler autant de kilomètres pour rencontrer un (autre) fabricant d’ampli belge que je ne connaissais pas. Cela dit, ne méprenez pas mes propos, je suis bien évidement heureux d’avoir découvert cette superbe marque ! Je trouve simplement dommage qu’en Belgique, nous ne soyons pas plus fiers de notre savoir-faire, tant sur le plan technique qu’artistique…

 et qu’il faille aller à l’étranger pour se rendre compte du buzz que font certains de nos compatriotes au-delà des frontières. Je vais donc modestement tenter de rectifier le tir en vous présentant Da Capo. Je suis d’autant plus content que c’est la première fois que Nicolas Acou ,Directeur de Da Capo, partage son histoire dans un webzine.

Au commencement

Dès mon plus jeune âge, le monde de la mu-sique m’a toujours attiré, il me permettait de m’évader et me procurait des sensations qu’au-cun autre hobby ne pouvait m’apporter. À 17 ans, j’ai acheté ma première guitare acous-tique que je joue toujours aujourd’hui. Je me souviens, à ce moment-là, on apprenait à l’aide de cassettes VHS. En effet, YouTube et les ré-seaux sociaux n’existaient pas encore. Sans m’en rendre compte, j’étais en train d’ériger les bases d’une vie entière consacrée à la musique.

Peu de temps après «Small Town Heroes» a été formé, un groupe de 2 guitaristes (dont moi-même), un bassiste et un batteur. Je me suis rapidement mis au chant et, bien que cela ne se soit jamais avéré être mon plus grand talent, nous avons obtenu un modeste succès en Flandre. Les répétitions hebdomadaires, les en-traînements quotidiens et les concerts occasion-nels constituaient pour moi le style de vie rêvé, mais pas le plus lucratif...

Comme pour la plupart des musiciens, il a fal-lu ensuite passer des années à faire la navette entre le travail, la maison et le local de répet. Heureusement, ma femme Kate est comme moi, férue de musique. Ce qui a non seulement ren-forcé mon intérêt, mais a également booster le groupe avec une excellente chanteuse. «Sully Morland, the band» était née. Je n’avais plus besoin de chanter, par conséquent, je pouvais me consacrer à la guitare et tout ce qui l’en-toure. Mon intérêt pour les pédales d’effets, les amplificateurs et la technologie qui se cache derrière tout cela n’a cessé de grandir.

Mes premiers pas en électronique
La première étape a été d’entretenir, réparer et améliorer mes guitares. Dans mon désir constant d’apprendre et de re-chercher la perfection, je me suis retrou-vé chez Joachim Desmet d’Artios Guitars, un luthier qui possède une expertise et la volonté de la partager. Avec lui, j’ai pu établir, au fils du temps, un nouveau ré-seau de contacts composé de nombreux guitaristes et fabricants.

Un jour, j’ai eu l’opportunité de participer à un cours sur la fabrication d’ampli, et là, j’ai vraiment découvert que le monde de l’électronique m’inspirait et me met-tait au défi.

Mes multiples recherches sur les schémas et la construction d’ampli m’ont amené à rencontrer Guy Tiels, un ingénieur du son qui avait travaillé dans le secteur des amplis guitare pendant une grande partie de sa vie professionnelle. Tous deux avions envie d’adopter une approche «diffé-rente».

Nous nous sommes mis au travail en gardant à l’esprit que les progrès technologiques actuelle-ment disponibles dans quasiment tous les domaines, avaient à peine, voire pas du tout, intégré le monde des amplificateurs. De ce fait, nous avons décidé de comparer d’anciens schémas et de les optimiser grâce, notamment, à une sélection de composants triés sur le volet. Chaque partie pou-vant être améliorée a été scrupuleusement étudiée. Cela nous a pris cinq longues années de tests, de modifications et d’écoutes. Je crois que chaque lampe existante est passée entre mes mains, chacune a été examinée, jouée et éprouvée dans toutes les configurations possibles, jusqu’à ce que j’estime avoir atteint le résultat tant attendu.

La touche finale
En termes de son, le GT Deluxe était enfin prêt et répondait aux qualités sonores que nous recherchions. Une des caractéristiques techniques qui nous tenait à cœur était l’er-gonomie, nous le voulions simple, efficace et intuitif. De plus, il devait être suffisamment lé-ger pour être transporté facilement, en toute circonstance. Il ne restait plus qu’à résoudre les problèmes de boiserie et de finitions. N’étant pas convaincus par ce qui existait, nous avons décidé de prendre une direction moins conventionnelle et plus design qui im-pliquait de fabriquer nos propres box.

La conception extérieure était donc l’étape sui-vante mais non la moindre. Evidemment, les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Ce qui me semble beau, peut ne pas l’être pour quelqu’un d’autre, alors par où commencer ? Une anecdote amusante dont j’ai été témoin dans un magasin de musique m’a donné à ré-fléchir... Un guitariste de haut niveau avait joué sur plusieurs amplis et avait finalement fait son choix.

Sa femme entre dans le magasin pour entendre le verdict et lorsque le musicien annonce avec beaucoup de confiance «ce sera celui-là», sa femme répond immédiatement «Ah Non, il n’est pas question que ce gros truc noir rentre dans mon salon !». Bien sûr, pour nous, le son prévaut toujours, mais à ce moment-là, il m’a paru très clair que le style compte autant ! Joeri Claeys, un de mes amis concepteur de produits nous a présenté le résultat final. Un design intemporel à la fois moderne et vintage, des coins arrondis, des matériaux et des couleurs qui s’intègrent parfaitement dans presque tous les intérieurs.

De plus, le bois et la tapisserie peuvent être fa-cilement adaptés aux besoins de chaque client.

D’où provient le nom de la marque ?
Il s’agit d’une analogie entre la locution musicale et la manière dont nous avons travaillé à l’élabo-ration de notre ampli. Le terme ou sigle « Da Capo » signifie que l’interprète parvenu à un point déterminé du morceau, doit le reprendre au début jusqu’au mot fin (ou fine). Effectivement, il s’agit bien de la méthode que nous avons appliquée. Après avoir analysé comment les amplis fonction-naient en règle générale, nous avons entièrement repensé le nôtre de A à Z jusqu’au moment où il nous a semblé être parfait.

Aujourd’hui et demain
Nous voici aujourd’hui, deux ans plus tard (dû à une petite pause Covid), nous avons participé à plusieurs salons en Allemagne, aux Pays-Bas et en Angleterre. De nouveaux contacts se créent et des ventes se concrétisent mais l’enthousiasme des musiciens et des mélomanes en général, est notre plus belle récompense. Plusieurs produits sont en cours de développement et sont déjà bien avancés. Nous avons bon espoir de présenter un nouveau modèle l’année prochaine (2023) tout en poursuivant la production du combo GT Deluxe et de son cab d’extension.


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En 2018, une nouvelle page s'écrit, Music Marker Report est le premier magazine digital en Belgique francophone destiné aux musiciens et aux techniciens du son. Il sera édité Trimestriellement et en plus, c'est Gratuit ! En 2020, Le site MusicMaker.Report ouvre ses portes afin de vous accueillir et vous offrir une meilleure accessibilité aux actualités

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